jeudi, novembre 02, 2006

Casa ... la pâle!

J'ai jeté un coup d'oeil par la petite fenêtre de l'avion, il pleuvait à Casablanca… Je me suis levé, j'ai pris mes bagages à main et porté mon sac à dos. J'ai vérifié que je n'ai rien oublié et j'ai commencé par avancer doucement vers la sortie, j'avais les écouteurs aux oreilles et je n’ai pas entendu l'hôtesse me souhaiter la bienvenue, mais quand j'ai vu ses lèvres bouger, je lui ai souris pâlement et je suis sortit de l'avion. La musique m'empêchait d'entendre ce qui se passe en dehors de ma tête, je regardais à ma droite, à travers la passerelle en verre, la grosse pluie qui tombait, les gens qui couraient, les appareils énormes et dessous les petits véhicules dont les alarmes lumineuses se reflètent sur les grandes gouttes d'eau qui tombaient du ciel et celles qui coulaient sur les vitres épais de la passerelle rendaient encore le paysage très étrange.

J'ai continuer à avancer jusqu'à finir les formalités douanières et je me suis retrouvé en face de la grande sortie qui s'est ouverte comme en ralentie laissant apparaître une grande foule de gens qui attendaient, certains portaient des points cartes, d'autres répétaient les nom de personnes qu'ils attendaient et ils fixaient tous chaque sortant de la grande porte. J'ai accéléré les pas en essayant d'éviter leurs regards. Sachant qu'il n'y avait personne pour moi, j'ai pris les escaliers jusqu'au bureau du transit.

Il pleuvait dehors, n'ayant l'air de rien, je suis avancé en direction du bus qui a pris le chemin de l'hôtel dès que le dernier passager est monté. Une fois à l'hôtel, j'ai descendu les petites marches du bus avec la foule qui a commencé à courir dès que les pieds ont touché le sol, chacun traînait ses bagages et bousculait pour atteindre l'entrée de l'hôtel. J’avançais doucement tandis que la pluie continuait à pleuvoir à grand coup comme si elle ne nous voyait pas.

L'hôtel était bien, Les lumières étaient allumées en plein jour mais il faisait trop sombre.. J'ai récupéré ma carte d'accès avec un sourire encore plus pâle que les mûrs autour. J'ai avancé vers l'ascenseur, appuyé sur la touche de rappel tandis que le son de la flutte remplissait ma tête d'un vide étrange.

Il pleuvait encore... Dès que je suis arrivé à l'étage de l’hôtel où j'étais hébergé, j'avais sentit qu'il faisait froid, assez pour arrêter de trembler.

J'ai regardé bizarrement le numéro accroché à la porte et après un vague moment d'immobilité, je l'ai déverrouillé puis poussé: La chambre était noire mais pas aussi sombre que le reste de l'hôtel. Elle m'était familière, elle était vide.

Dans ma chambre, il pleuvait ... J'ai sentit le silence m'étouffer malgré que la musique se faufilait encore dans ma tête ... mais c'était normal. J'ai enlevé les écouteurs et je me suis changé. Dès que je me suis mis sous la douche, il a commencé à pleuvoir, très abondamment... J'ai quitté la douche mais il n'a pas arrêté de pleuvoir.

J'ai regardé à travers les vitres, j'ai collé mon front à la fenêtre pour essayer de voir plus clair les silhouettes, les gouttelettes de pluie m'ont mouillé le visage par ce que même entre la fenêtre les rideaux, ça pleuvait. C'était désert dehors alors j'ai fermés les rideaux.

J'ai sortit mon portable, après avoir mis la puce dedans. J'ai essuyé l'écran des gouttelettes pour mieux voir les numéros qui s'affichaient : Oui, j'ai bien du solde et je pourrai communiquer avec... si j'y arrive.

J'ai allumé la télé, je me suis allongé sur le grand lit. Il pleuvait dans la télé, les gouttelettes d'eau remplissait l'écran et débordaient des images floues. Les lumières reflétées de la télé dansaient sur les murs noirs comme des silhouettes soules. Le froid était dur, même sous la couverture qui ne laissait paraître que mes lunettes. J'étais comme un vulgaire astronome qui refusait d'enlever sa combinaison en coque pite.

Il pleuvait dans ma tête aussi, il pleuvait des images, des sons, des paroles, des trucs fous ! Il pleuvait du gris et du froid, c'était noir, très sombre. Il pleuvait de la solitude aussi ...

Quand j'ai repris l'avion pour quitter Casa, il pleuvait encore. Même au dessus des nuages, il pleuvait ...
Une fois quitté le ciel, j'ai fermé les yeux... et il a fini par s'arrêter de pleuvoir ... mais il faisait encore froid.
Après, j'ai sentit comme s'il y avait une voix dans ma tête qui répétait : "... ceci n'est pas un exercice, je répète: ceci n'est pas un exercice! ..." mais je n'avais rien compris... Je devrais ?!